Stimuler et accompagner la digitalisation

Lors de la session du Grand Conseil neuchâtelois de janvier, le groupe Vert’libéraux-Le Centre a fait la différence pour permettre la création d’une commission thématique Digitalisation, à laquelle la gauche était opposée. J’ai eu l’honneur de me faire la porte-parole de notre groupe parlementaire. Voici mon intervention, orientée sur l’importance d’aborder la digitalisation sous l’angle humain. Cette commission devra se garder d’une approche strictement technocratique et ne pas faire l’impasse sur la sensibilisation, la compréhension et la formation à l’usage de ces outils, en gardant à l’esprit que le digital doit résolument rester au service de l’humain. Il est plus que temps de prendre le contrepied du slogan informatique bien connu, pour confirmer que ce n’est pas le «problème» mais bien la «solution», qui se trouve «entre la chaise et le clavier!»

«Il n’est plus l’heure de tergiverser et de se demander si la digitalisation exerce oui ou non une influence profonde sur notre vie quotidienne, sur nos modes de consommation, sur nos infrastructures, sur notre environnement de travail, sur nos divertissements ou encore sur nos modes de communication… C’est une réalité: le digital a radicalement transformé nos vies, personnelle et professionnelle. Nos institutions publiques ne font pas exception.

Dès lors, vu l’importance de ces enjeux, le groupe Vert-libéraux-Le Centre soutiendra à l’unanimité la création d’une commission thématique Digitalisation. Nous refuserons l’amendement visant à inscrire dans la loi un principe de subsidiarité par rapport à certaines commissions. Nous n’en comprenons pas bien l’intention car il introduit une distorsion qui nous semble arbitraire. Nous comptons sur le bon sens du bureau du Grand Conseil pour qu’il inscrive les activités de cette nouvelle commission thématique dans une démarche pertinente, constructive et complémentaire. Nous soulignons qu’il n’est évidemment pas question d’alourdir inutilement les processus et de créer des redondances, mais plutôt, sur des dossiers identifiés et ponctuels, d’encourager, de consolider et d’accompagner ce mouvement complexe au sein de notre administration, dans un esprit de communauté d’action, d’impulsion, de soutien et d’intelligence collective.

Digital ou numérique?

Faut-il parler de digital ou de numérique ? C’est un faux débat. Personnellement, c’est à dessein que j’utilise le terme «digital»: à mes yeux, le gouvernement pourrait bien avoir fait le bon choix, ne serait-ce qu’en regard de l’usage spontané prépondérant auprès du public. Par ailleurs, si l’on veut s’attarder sur la nuance terminologique, le terme «numérique» fait exclusivement référence à un monde fait de «1» et de «0», alors que l’anglicisme «digital» a l’avantage, en français, de se rapporter au mot «doigt» ; je saisis l’opportunité d’y voir une référence aux êtres humains qui interagissent sur les claviers ou écrans tactiles et d’inclure le facteur humain dont on doit absolument tenir compte, au pays des «1» et des «0»…

Cette vision inclusive du mot «digital» me donne l’occasion de rappeler l’importance – tant stratégique qu’opérationnelle –, lorsqu’on traite de dossiers liés aux technologies, de ne pas oublier de considérer leur versant humain. En effet, la sensibilisation, la compréhension et la formation à l’usage de ces outils représentent la clé pour optimiser non seulement leur intégration mais aussi leur acceptation. Il est vital et essentiel de garder à l’esprit que la technologie est au service de l’humain. Et non le contraire.

Nous en profitons pour souligner que nous partageons la volonté exprimée en commission de diversifier les profils des commissaires, qui seraient «des personnes sensibilisées et intéressées à la question» plutôt qu’exclusivement des spécialistes de l’informatique. Cela permettra d’éviter l’écueil de la vision technocratique récurrente selon laquelle, de toute façon, «le problème se situe toujours entre la chaise et le clavier». Dans notre approche de la digitalisation, osons prendre le contrepied de ce lieu commun et rappeler que d’évidence cela n’est pas le «problème», mais bien la «solution», qui «se situe entre la chaise et le clavier!»

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