«A quand une marque forte pour porter l’image et soutenir le développement du Canton de Neuchâtel?» – «Ce printemps! », répond le Conseil d’Etat à mon interpellation, dans une réponse écrite détaillée qui confirme le lancement imminent d’une marque neuchâteloise. Non, le train de la domiciliation n’est pas passé, nous sommes dedans! Prochain arrêt NEU-CHÂÂÂ-TEL, comme le dit si bien notre sympathique chef de train CFF. Et si nous nous mobilisions ensemble pour promouvoir les atouts de notre canton?
J’ai l’accent neuchâtelois. On me le dit souvent. Je ne cherche pas à le cacher ou à le modifier. Mon canton, j’y suis attachée. J’ai pendulé à Berne et à Lausanne pendant plusieurs années, mais je reviens toujours à mon port d’attache, je ne l’ai jamais quitté. J’aime le canton de Neuchâtel dans la pluralité de ses facettes et de ses contrastes. Je l’aime de Haut en Bas et de Bas en Haut, comme un être complet et un tout indissociable, comme une patrie, celle à laquelle j’appartiens en premier.
Oui, je me sens d’abord neuchâteloise! Et j’en suis fière. Mais je ne l’exprime ni assez bien, ni assez fort, ni assez souvent. Dans nos contrées, nous avons une culture de la réserve, de la retenue, de la modestie. Alors que d’autres natifs bombent le torse, nous restons spontanément en retrait…
Résultat, on nous dit souvent qu’on ne sait pas se vendre! Et justement. C’est ce qui doit changer. L’habitude de faire profil bas peut être bienvenue dans toutes sortes de situations, mais se révèle une entrave lors qu’il s’agit de valoriser notre territoire, nos forces et nos atouts. Alors que notre démographie montre une timide embellie, c’est l’occasion ou jamais de dépasser nos freins et de foncer!
Une marque neuchâteloise pour ce printemps
C’est dans ce but que j’ai déposé une interpellation au Grand Conseil, pour connaître les intentions de notre gouvernement pour promouvoir notre canton au-delà des frontières, sous une bannière forte et unie, qui puisse à la fois porter notre image et développer notre démographie. D’autres cantons romands ont déjà franchi le pas avec Vaud+, Marque Valais ou encore Jura l’original.
La réponse du Conseil d’Etat nous promet une marque pour ce printemps, sous la houlette du délégué à la domiciliation. Notre quotidien Arcinfo se fait l’écho de cette thématique. Je me réjouis de savoir que notre gouvernement la prenne au sérieux, en annonçant également que «le développement continu et la mise en valeur des atouts territoriaux/résidentiels cantonaux vont également constituer une priorité du nouveau programme de législature qui sera dévoilé en mars.»
Je ne peux que saluer cette volonté politique: comme toute démarche de promotion et de communication, ce projet sera fortement exposé, tant aux critiques faciles qu’aux statistiques à court terme. Pour porter ses fruits, il devra forcément s’inscrire dans la durée. L’effort sera d’autant plus intense que les grincheux et les quérulents ne manqueront probablement pas de se faire entendre, sans rien amener de constructif.
Fédérer et embarquer les ambassadeurs
Pour ma part, je suis très enthousiaste à l’égard de ces travaux, même si j’émets une réserve par rapport aux premières étapes réalisées en solo par l’Etat: consultation à l’interne et lancement unilatéral administratif, exclusivement sous l’aspect résidentiel. Je déplore que la démarche n’ait pas inclus dès le départ les milieux économiques, culturels et touristiques, qui devraient être les premiers partenaires et surtout les principaux ambassadeurs du projet.
La réflexion doit être portée et incarnée non seulement par nos institutions, mais aussi par les acteurs en dehors de l’administration qui sont des points de contact pour tout visiteur ou pendulaire: entreprises, associations, clubs sportifs, centres culturels, hôtellerie, restauration, etc. Pour donner à cette marque l’écho et le retentissement nécessaires à son déploiement, ces organisations doivent aussi pouvoir se l’approprier.
Une marque, c’est n’est pas un papier à entête!
A côté de ça, quand on parle de marque, on ne parle pas d’un tampon administratif ou d’un papier à entête! Il faut veiller à créer un fil rouge transversal qui exprime des valeurs auxquelles tout ambassadeur peut s’identifier. Ce n’est pas un coup de peinture en surface, c’est une démarche identitaire en profondeur qui ne se résume pas à du graphisme! La création d’une marque territoriale, ce n’est pas seulement un logo ou une identité visuelle, mais une réflexion globale sur le rapport au citoyen, au contribuable, au pendulaire, à tout ambassadeur officiel ou officieux de notre canton.
Enfin, la promotion du canton, en Suisse et à l’étranger, n’est pas que l’affaire de l’Etat et des organisations actives dans notre canton. C’est aussi notre affaire, à nous qui sommes fiers d’être neuchâtelois. N’hésitons pas à le rappeler. Avec l’accent, comme ce facétieux chef de train qui, en dépit des grincheux, a fait tant sourire les voyageurs de la ligne CFF du pied du Jura: «prochain arrêt NEU-CHÂÂÂ-TEL!»
Lire mon interpellation
Lire la réponse du Conseil d’Etat

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