Le 18 mai dernier, lors d’une sous-commission COGES, j’ai visité avec deux collègues députés l’Etablissement de détention de la Promenade, à La Chaux-de-Fonds. Cela fut également l’occasion de nous rendre compte sur place de l’objet d’un rapport du Conseil d’Etat 22.015 à l’appui d’un crédit de 5’557’000 francs pour la construction d’une nouvelle infirmerie. J’avoue que cette visite, ainsi que les conditions sanitaires précaires de l’infirmerie provisoire, installée dans des modules préfabriqués insalubres, ont touché ma fibre humaniste. C’est dans ce contexte que j’ai pris la parole lors de la dernière session du Grand Conseil au nom du groupe vert’libéral-le Centre; certes l’exécution des peines et mesures prévue par le Code pénal suisse doit être garantie, avec la responsabilité de répondre aux exigences éthiques et humaines des soins de santé en milieu pénitentiaire.
«C’est quand on entre dans une cellule de prison, qu’on mesure la distance entre le lit et la fenêtre, quand l’on aperçoit dans le bois d’une vieille porte séculaire les coches gravées qui marquent le rythme des jours de détention, c’est quand on se projette dans une vie de treize mètres carrés que l’on comprend ce que signifie d’être privé de liberté. La privation de liberté est une sanction. Mais la privation de liberté est aussi une souffrance.
C’est de cette souffrance que nous parlons aujourd’hui. Cette souffrance qui rend humainement indispensable la présence d’un Service de médecine et de psychiatrie pénitentiaire qui bénéficie d’installations adéquates dans un établissement tel que la Promenade.
Parce que, dans un tel établissement, ce sont des situations très lourdes qui sont vécues par les détenus à chaque étape de leur parcours: le choc de l’incarcération, la cohabitation forcée, la coupure avec l’extérieur, les fouilles, les règlements, la censure, le contrôle.
Mais aussi parce que, dans un établissement de détention, il existe différents profils humains: des trajectoires brisées, des personnes traumatisées ou présentant des besoins en médication. Parce que dans un établissement de détention, on se blesse. Il arrive même que l’on tente de mettre fin à ses jours. Dans une prison aussi, la souffrance physique et psychique doit être prise en charge dans des conditions dignes.
Or, les conditions actuelles de prise en charge ne correspondent ni de près ni de loin à ce qu’on peut attendre d’infrastructures médicales. Nous avons pu l’observer nous-même sur place lors d’une visite en sous-commission, dans un container improbable qui ressemble plus à un cabanon de chantier qu’à une infirmerie.
Dès lors, il est urgent de pourvoir l’établissement de la Promenade d’une nouvelle infirmerie qui soit dignement équipée, pour le respect des soignants et celui des détenus: le groupe Vert’libéral-Le Centre acceptera à l’unanimité le crédit destiné à sa construction.»
Rapport 22.015 du Conseil d’Etat
Rapport 22.015_com de la Commission des Finances

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